mardi 2 avril 2013

Swissgenetics

Notre journée du 7 mars a commencé tôt puisqu’il a fallu faire un trajet de 1h 30 avant d’arriver chez Swissgenetics à Mülligen où le directeur des ventes et le responsable de la production de semences nous attendaient. Ce centre compte environ 120 taureaux, principalement de race Suisse Brune, qui représente 85% du marché, ainsi que de race Holstein rouge. Ils récoltent de la semence de taureaux Simmental, Limousin, Holstein noir et d’autres races. Présentement, il y environ 15% des taureaux en stabulation libre. Les autres sont encore attachés  mais, pour les garder en forme, ils vont 2 fois par semaine faire de l’exercice dans un enclos où un mécanisme les force à marcher. Pour mettre en valeur leurs produits, ils offrent des services d’inséminateur et font beaucoup d’exportation un peu partout dans le monde par l’intermédiaire de l’alliance Semex. Il y a aussi 20% des semences qui sont importées en Suisse. La récolte de semence s’étale sur quatre jours, c’est-à-dire du lundi au jeudi. Deux éjaculats sont récoltés par taureau et par jour. Quotidiennement, ils récoltent 15 000 à 25 000 paillettes ce qui représente  2 à 4 millions sur une bas annuelle. Sur ce lot, il y a environ 60 à 70 % qui sont rejetés, car c’est de la semence de jeunes taureaux ou de la semence non classifiée. Chaque paillette de 2 ml contient environ 15 millions de spermatozoïdes.

Lors de notre visite, ils nous ont fait faire le tour du bâtiment en commençant par la salle de récolte et le laboratoire. Ils font de la fausse monte (avec un mannequin) et de la monte naturelle (sur boute-en-train) à l’extérieur sur du sable selon le taureau. Une fois, la récolte faite, elle est envoyée au laboratoire, analysée pour la concentration et l motilité des spermatozoïdes, diluée avec une solution contenant du jaune d’œuf et identifiée par une couleur qui représente la race du taureau. Ensuite, les paillettes sont réfrigérées et congelées dans l’azote et finalement, ils font faire des tests de qualité avant de les mettre sur le marché.

Nous nous sommes ensuite dirigés vers l’extérieur pour voir l’entreposage des fourrages.  Les camions de livraison n’ont pas accès directement au plancher d’entreposage en pour respecter des règles de biosécurité. On nous a ensuite présenté une vidéo d’information expliquant les services offerts par Swissgenetics et par la suite, on nous a présenté les taureaux vedettes dans une arène extérieure.

 
Pour conclure, nous avons bien aimé l’accueil qu’on nous a réservé et notre visite dans son ensemble. Ça nous a donné l’occasion de pratiquer notre anglais et on a pu voir leurs taureaux vedettes et toute la procédure de récolte de semences. Pour de plus amples renseignements, vous pouvez consulter leur site internet à l’adresse suivante : www.swissgenetics.ch

mardi 26 mars 2013

Visite usine Wenger


 
Nous avons visité l’usine de couteaux suisses Wenger, qui a été mise sur pied en 1893, à Courtételle, dans la vallée de Delémont dans la région du Jura. Au début de notre visite, nous avons visionné un petit film sur l’entreprise en général. Lors de cette présentation, nous avons appris qu’en plus de produire des couteaux, Wenger vend aussi des montres, des sacs à dos, des articles de plein air, etc. Toutes les étapes de la fabrication de ses couteaux sont faites en Suisse, du découpage des métaux jusqu’à l’expédition. Les couteaux sont tous testés et contrôlés manuellement. La fiabilité, la durabilité et l’entretien facile ont contribué à faire la réputation de cette entreprise.
L’usine a une superficie de 10 500m2 et produit jusqu’à 10 000 couteaux par jour.  70% de la production est exportée dans plus de 150 pays, dont le Canada. Pour y arriver, 187 personnes y travaillent à temps plein.
La fabrication des couteaux se fait en 8 étapes, soit : la découpe, le traitement thermique, l’aiguisage, l’affilage, le polissage, la fabrication des côtés de plastique, l’assemblage et l’emballage.
Pour la découpe, l’acier inoxydable est utilisé pour la fabrication des lames et l’aluminium est utilisé pour faire les pièces qui séparent les lames. La machine utilisée pour la découpe est dotée d’une très grande précision, ce qui réduit le travail manuel. Tous les déchets métalliques sont fondus et réutilisés. Pour ce qui  est des grands couteaux de cuisine, on découpe environ 40 lames par minute. Ensuite, les lames subissent un traitement thermique afin de les rendre plus solides. Elles sont chauffées jusqu’à 1 000°C, puis sont refroidies très rapidement, ce qui augmente leur solidité. Viennent ensuite trois étapes très importantes pour l’utilité des couteaux soit l’aiguisage, l’affilage et le polissage. Tout d’abord, l’aiguisage sert à amincir la lame jusqu’à l’épaisseur voulue. Pour ce qui est de l’affilage, les grandes lames sont faites à la main et les petites avec une machine, ensuite, les couteaux Wenger sont alors prêts à couper une multitude de choses. Finalement, le polissage est fait à l’aide d’une machine et permet à la lame de ne pas se rouiller. Les grandes lames sont faites une par une, tandis que les petites sont faites en masse. Finalement, il y a la fabrication des côtés de plastique des petits couteaux, le moulage des manches de couteaux de cuisine professionnels et domestiques, puis l’assemblage de toutes les pièces pour les couteaux de poche.
Le plus gros couteau de poche possède 141 fonctions, cependant les couteaux ont en moyenne 20 fonctions et plus de 200 sortes de couteaux de poche différents existent. Nous avons pu terminer notre visite au magasin Wenger où plusieurs ont été ravis de leurs achats.

Visite de la ferme de M. Balmer

Mercredi 6 mars
En cette belle journée de printemps où il faisait près de 15 °C, nous avons visité la ferme de Monsieur Balmer, en fin de journée. C’est une ferme de chèvre laitière principalement, quelques truies et un engraissement. Il cultive près de 30 hectares de betterave, de pommes de terre, céréales, et de maïs, le tout pour nourrir son troupeau.  À la suite de plusieurs années à l’emploi d’une meunerie comme conseiller, monsieur Balmer travaille depuis peu à temps plein sur l’entreprise familiale cette année. Il est aidé d’un apprenti et de la famille occasionnellement en plus de son père qui est toujours présent sur l’entreprise.
La production de chèvre laitière est composée d’environ 130 chèvres Saanen  en lactation soit 110 000kg de lait par an. Les chèvres sont traites sur un quai de 12 places sans distribution de concentré, ce qui lui permet de tirer les chèvres en moins d’une heure et demie. Il vend les chevrettes pour la reproduction en Algérie et il engraisse les chevreaux pour la boucherie qui est peu populaire sauf à Pâques comme au Québec. La production laitière se fait à toute l’année puisqu’il doit respecter un contrat de vente de lait industriel. Cependant, les quantités peuvent varier durant l’année suivant l’entente avec le transformateur. Il fait de la reproduction naturelle et un peu d’insémination tous les deux ans pour améliorer la génétique. Pour le bien-être des chèvres,  elles ont un accès libre à l’extérieur.   
Ensuite, le producteur a un petit élevage de 15 truies où il achète les truies pleines et il en fait la mise bas jusqu’au sevrage. À l'âge de six semaines, les porcelets sont envoyés en pouponnière jusqu'à 25 kg et sont revendus pour aller en engraissement. Ensuite, il revend les truies au producteur qui lui a vendu. Cette technique qui est de plus en plus pratiquée en Suisse est effectuée plusieurs fois dans l’année pour permettre d’avoir toujours des porcelets en pouponnière. Cette façon de fonctionner lui permet également d’avoir des périodes de travail planifiables et une régularité dans les besoins en main-d’œuvre. 
Finalement, le producteur qui vient d’arriver sur l’entreprise a beaucoup de projets de tête, dont la construction d’un bâtiment pour séparer la production porcine et les chèvres. 
Nous avons eu l'occasion, également lors de cette visite, de rencontrer des gens de la presse locale qui souhaitaient souligner à la fois les liens qui unissent l'école d'agriculture de Fondation Rurale interjurassienne et l'ITA, de même que de parler de l'intérêt que nous avions à aller les visiter. Ainsi, la station de radio du Jura, RFJ et Le Quotidien Jurassien, journal d'information indépendant, sont venus nous rejoindre directement sur la ferme pour nous rencontrer et nous poser quelques questions sur notre séjour en Suisse.
Pour entendre le reportage radio, aller sur ce site et sélectionnez le bulletin de 12h15 du samedi 9 mars 2013 à la station RFJ à la 7ième minute du bulletin.

mercredi 6 mars 2013


Visite des vergers d’Ajoie

Pour terminer notre journée, nous avons visité les vergers d’Ajoie, propriété de monsieur Alain Perret. Située à Porrentruy, l’entreprise possède 40 hectares dont dix sont consacrés à la production fruitière. En plus de 15 variétés de pomme, ils cultivent des poires, des damassines ainsi que quelques petits fruits utilisés pour la confection de confitures. Les trente hectares restant sont cultivés en prairies et en céréales par le père de monsieur Perret. Les pommiers qui se trouvent sur l’entreprise sont des pommiers nains et produisent chaque année 200 tonnes de fruits. Une partie des pommes est transformée en jus, en confiture, en fruits séchés, etc. Le reste est vendu en produit frais.


Après avoir fait affaires avec des grossistes pendant plusieurs années, le producteur a décidé de vendre quelques produits directement sur la ferme. Petit à petit, il y a eu restructuration de l’entreprise afin de vendre complètement la production sur place. Depuis dix ans, un magasin permet d’offrir à la clientèle plusieurs produits transformés provenant de la ferme, mais aussi de différents producteurs locaux.


Comme il a été mentionné précédemment, la damassine est cultivée sur l’entreprise. Ce petit fruit est en fait une sorte de prune qui, une fois mûre, tombe sur des filets. Cette méthode de récolte est similaire à celle des olives. Une fois récoltée, la damassine est mise dans des barils et débute sa fermentation. Cette étape dure environ quatre à cinq semaines. Finalement, le filtrat est distillé pour produire de l’alcool. Chaque année, 15 000 à 20 000 bouteilles de Damassine AOC sont vendues aux vergers d’Ajoie. Cette eau de vie est maintenant protégée par une AOC et un cahier de charges qui permet d’en protéger les particularités.

Visite de l’entreprise de la famille Roy

Aujourd’hui, nous sommes allés visiter une ferme laitière biologique à Porrentruy qui produit également de l’électricité à partir de biogaz. Cette entreprise est dirigée par deux cousins et c’est Guillaume, le fils de l’un d’eux qui nous a présenté l’entreprise. Globalement, la ferme compte environ 70 vaches en stabulation libre et 90 ha en culture. Par contre, ce ne fut qu’un survol concernant la production laitière puisque la visite était plus centrée sur la production d’électricité à partir de biogaz étant donné que ce type de production nous était peu familier.   

Tout d’abord, la production de biogaz a été mise en place sur la ferme il y a cinq ans. Pour produire ce gaz, ils utilisent le purin et le fumier de la ferme en plus de celui de quatre autres paysans qui apportent leur fumier directement à la ferme. Il y a aussi du gazon, des graisses végétales ainsi que des déchets alimentaires provenant de plusieurs communes environnantes qui servent à la production des biogaz. Chaque jour, 25 mètres cubes de purin sont pompés dans une grande cuve et sont mélangés avec du fumier. Par la suite, le tout est chauffé à 42˚C pour enclencher le processus de production de biogaz. Le contenu des cuves est ensuite séparé en matière solide et liquide par un système de vis sans fin et de tamis. Ces deux sous-produits sont utilisés pour l’enrichissement du sol en matière organique alors que le produit final, principalement le méthane, sert à la production d’électricité pour environ 700 foyers. Un ingénieux système de récupération de chaleur est aussi en place pour permettre à l’entreprise de sécher du foin en vrac d’une façon très efficace.
 
En plus du biogaz, l’entreprise produit du compost. Ceci est possible grâce à la contribution du voisinage qui achemine ses déchets verts. Les gens ont la possibilité de venir porter des branches, du gazon frais, des déchets de table végétaux, etc. Une partie du bois est recyclée pour la fabrication de granules de chauffage et le reste est mélangé dans le compost. Les différents déchets sont mélangés et broyés avec une machine et placé en andain. Ce dernier est ensuite retourné toutes les deux semaines au début et ensuite aux trois semaines pour permettre un processus uniforme et un compost de bonne qualité. Une autre machine est utilisée pour le calibrage du compost. Les plus grosses particules de bois retournent au début de la chaîne pour être décomposées en plus petites particules. La production du compost est d’une durée de quatre à cinq mois au total. Ce compost est retourné en partie aux producteurs y ayant contribué en échange de leur lisier et fumier, en partie à la ferme des Roy pour l’enrichissement des terres et, finalement, aux citadins des villes environnantes par le biais des communes pour leur potager.


Visite Guidée de la ville de Porrentruy,

Nous sommes allés à la rencontre de notre guide, Sandra Girardin sur le site du château de Porrentruy.  Elle nous a présenté l'historique de cette ville en citant quelques dates importantes.  Elle nous a expliqué que la ville est un site important pour les recherches archéologiques puisque plus de 30 000 traces de dinosaures ont été retrouvées dans la région du Jura. Porrentruy est une assez petite ville et la guide nous a expliqué la raison de la construction d’un aussi gros château à cet endroit. C’est un prince-évêque qui dirigeait ce vaste château. En plus du bâtiment principal ou résidaient le prince-évêque et sa cour, le château contenait une prison, une tour de Monnaies qui servait à faire des pièces d'or et bien plus encore. Aujourd'hui, le château sert de palais de justice et de prison d'une capacité de 25 prisonniers.

Après avoir visité le château, nous sommes allés nous balader dans la ville. Sandra nous a expliqué que plusieurs bâtiments sont classés historiques, donc les propriétaires actuels sont restreints par rapport aux rénovations possibles qu’ils veulent effectuer. Également, à l’époque, les portes à l’entrée de la ville se fermaient à tous les soirs, alors une horloge sonnait pour avertir les paysans d’entrer avant la fermeture de celles-ci. Nous avons continué notre marche en regardant des édifices historiques. Notre guide nous a présenté deux églises, soit l’église St-Pierre qui était réservée aux bourgeois puis comme elle était interdite au prince-évêque, une autre église avait été construite: l’église des Jésuites. Un orgue de grande qualité y a été installé et la pièce dont l'accoustique est renommée, sert  de salle d’enregistrement et certains concerts sont donnés à cet endroit. Il y a aussi dans la ville un ruisseau qui apparait par exsurgence par temps pluvieux. Ce phénomène provoque des bulles à la surface et un bruit important. Les villageois d'autrefois croyaient que c’était un monstre. Finalement, nous avons fait un tour dans le jardin botanique instauré par les Jésuites.  

Ferme Girardin frères, à Cornol
En avant midi, nous sommes allés visiter une entreprise qui appartient à messieurs Jean-Claude et Etienne Girardin. Ils ont reprit la ferme laitière d’un oncle à la fin des années 80. Au début, la ferme comptait 20 vaches laitières de race Red-Holstein et des taurillons en engraissement. Les Girardin ont un peu changé leur méthode et leur cheptel au fil des ans. La race du troupeau à complètement été changée pour la Montbéliarde qui présente de meilleures caractéristiques pour la production de viande tout en arrivant à maintenir un niveau de production de lait de 8000 kilogrammes par vache par année. Toutefois, c’est une race qui est moins précoce que la Holstein alors l’âge au premier vêlage est approximativement 28 mois pour cette entreprise. Les 2 frères cultivent 50 ha de champs en terrain plat et 35 ha de champs en montagne qui sont presque impossibles à cultiver.  Les vaches allaitantes destinées à la production de taurillons d'engraissement sont en alpage durant l’été alors que les terres plates sont cultivées en foin, orge, maïs ensilage et betterave fourragère utilisés sur la ferme. on y cultive aussi du blé panifiable qui est commercialisé. L’entreprise possède actuellement 30 vaches laitières en stabulation libre et 40 vaches allaitantes. En comptant les vaches, les génisses de relève, les taurillons et le taureau, les deux frères possèdent 240 bêtes.

Pour l’engraissement des bêtes, les vaches sont saillies par un taureau Limousin pour permettre aux veaux une meilleure capacité de croissance et de bonnes qulités bouchères.  La grille de classement suisse est différente de la notre puisqu’elle valorise les mâles entiers. Les animaux y sont classés par rapport à leur état de chair. Ainsi, les vaches de réforme peuvent recevoir un classement supérieur à calui qu'elles auraient au Québec.